Comme une trentaine de communes de Maine-et-Loire, Le Marillais lutte contre les fourmis invasives
Les fourmis invasives Tapinoma magnum, reconnaissables à leur odeur pestilentielle, ont colonisé le quartier du stade au Marillais, petite commune déléguée des bords de Loire, à côté de Saint-Florent-le-Vieil. La lutte collective est indispensable.
Organisée l’initiative de Gaëtane Gabory, une réunion publique a réuni les habitants du quartier du stade au Marillais (Mauges-sur-Loire), jeudi 19 décembre. A l’ordre du jour : la mise en place d’une lutte collective pour éliminer les fourmis invasives signalées cet automne. Cette réunion était animée par Antonin Frémy, technicien de la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON), chargée de la lutte contre les nuisibles et de la protection de l’environnement à laquelle adhère la commune de Mauges-sur-Loire.
Antonin Frémy explique : « Depuis plusieurs années, nous avons identifié une trentaine de communes du Maine-et-Loire, touchées par les fourmis invasives Tapinoma magnum dont l’origine est méditerranéenne. Cette espèce de fourmi exotique est très agressive pour les autres espèces : elle reste active même à basse température, on la trouve partout sous le béton, le bitume, sous les bâches de paillage. Elle peut s’introduire à l’intérieur des habitations par les vides sanitaires, en suivant les canalisations. Elle s’est implantée en France via l’importation de plantes exotiques vendues dans les jardineries et les pépinières.
»
Les habitants présents ont présenté les dégâts et désagréments liés à cette invasion : moteur de portail et appareils électroménagers grillés, jardin envahi… Les fourmis peuvent aussi piquer. Et elles dégagent une odeur infecte (beurre rance, fromage bien mûr) : « C’est très désagréable l’été, on ne peut plus profiter du jardin
».
Une lutte collective est indispensable
25 habitations sont plus ou moins touchées, rue du Stade et rue d’Anjou, confirme Gaëtane Gabory, maire déléguée du Marillais, qui vient de prendre un arrêté municipal autorisant la lutte collective contre les fourmis invasives. Les fourmis Tapinoma sont de la même famille que les frelons : elles vivent en colonies avec des reines et des ouvrières, le nid peut se situer à 1 m de profondeur, il est donc difficile à atteindre et peut contenir plusieurs dizaines de reines.
La FDGDON préconise l’utilisation de l’insecticide Digrain, qui est un produit autorisé pour le grand public. C’est un produit liquoreux, appétant et surtout retardant, qui ne tue pas les fourmis immédiatement : ce sont les ouvrières qui vont contaminer les reines. Ce produit a montré son efficacité s’il est bien utilisé, avec quelques règles à respecter.
Pour détecter rapidement la nature des fourmis, il suffit de les écraser : la Tapinoma magnum dégage une odeur infecte. Il convient alors de traiter à l’intérieur et à l’extérieur sur le passage des fourmis, sachant que quelques gouttes de produit suffisent. Il faut aussi retirer les bâches de paillage et les remplacer par du paillis de bois, acheter des végétaux à planter en racines nues, et éviter les plantes exotiques en conteneurs.